Les nudibranches les plus emblématiques de l’île Maurice


L’île Maurice, ce n’est pas seulement des lagons turquoise et des plages de sable blanc, elle abrite également une incroyable diversité de nudibranches, les limaces de mer flamboyantes qui fascinent les photographes sous-marins et les amoureux de la vie marine.
Dans cet article, nous explorons les espèces de nudibranches les plus emblématiques que l’on trouve autour de l’île Maurice - certaines faciles à repérer, d’autres plus secrètes, et quelques espèces exclusives qui n’ont fait leurs débuts que récemment sur nos récifs.

Les Showstoppers

  • Nembrotha kubaryana
    Vert fluo et noir avec des rhinophores orange, un spectacle spectaculaire sur les tombants de récif.

    Nembrotha kubaryana est l’un des nudibranches les plus frappants visuellement, avec son corps noir de jais, ses lignes vert électrique et ses rhinophores orange vif. Mais au-delà de son apparence, cette espèce est également fascinante pour son régime alimentaire : elle se nourrit de tuniciers toxiques et stocke leurs produits chimiques, ce qui la rend désagréable aux prédateurs.

  • Chelidonura punctata
    Petit, noir avec des taches orange, se déplaçant rapidement.

    Chelidonura punctata est peut-être petit, mais il est impossible de le manquer grâce à son corps noir brillant tacheté de points orange. Cette limace de mer qui se déplace rapidement fait partie du groupe des limaces de bouclier, et elle utilise sa tête aplatie pour s’enfouir légèrement dans le sable pendant qu’elle chasse de minuscules vers plats, son repas préféré.

  • Glossodoris pallida
    De couleur pâle avec des bords ondulés, un nudibranche de récif classique.

    Glossodoris pallida porte bien son nom grâce à son apparence délicate et à son corps pâle, presque translucide, souvent garni d’une fine marge blanche ou crème. Bien que cela puisse sembler simple à première vue, cette espèce fait partie d’un groupe fascinant de nudibranches doridés qui se nourrissent d’éponges. Après s’être nourri, il stocke les composés chimiques de ses proies dans ses tissus, ce qui aide à dissuader les prédateurs.

  • Jorunna rubescens
    Blanc avec un ton rose à rougeâtre avec des caryophyllidia qui donnent un aspect velouté.

    Jorunna rubescens est l’un des nudibranches « duveteux » - son corps est recouvert de minuscules structures épineuses appelées caryophyllidia, ce qui lui donne un aspect velouté, presque poilu. Sa coloration l’aide à se fondre dans les éponges dont il se nourrit souvent. Malgré son aspect pelucheux, c’est un véritable prédateur, équipé d’une radula spécialisée pour gratter les tissus des éponges. 

Pour les yeux aiguisés

  • Favorinus cf. mirabilis
    Minuscule et élégant, il se nourrit des œufs d’autres nudibranches.

    Favorinus cf. mirabilis est un nudibranche minuscule mais remarquable. Ce qui le rend vraiment spécial, c’est son régime alimentaire inhabituel : il se nourrit des œufs d’autres limaces de mer, y compris celles beaucoup plus grosses qu’elle ! Son corps élancé et ses cerata cerées d’orange lui donnent une apparence élégante, mais pour l’apercevoir, il faut de la patience et un œil aiguisé.

  • Doris (genre)
    Des habitants des récifs d’apparence simple mais écologiquement importants.

    Doris sp.01 n’a peut-être pas les couleurs vives de ses cousins plus flashy, mais son charme réside dans sa simplicité. Généralement crème à jaune pâle avec un corps ferme et arrondi, il se fond facilement avec le substrat récifal ou sablonneux. Comme les autres nudibranches doridés, il se nourrit d’éponges et joue un rôle discret mais important dans l’écosystème récifal.

  • Oxynoe viridis
    Une limace de mer sacoglosse qui eutilise la kleptoplastie.

    Oxynoe viridis n’est pas un « vrai » nudibranche mais une limace de mer sacoglosse, que l’on trouve souvent en train de brouter des algues vertes dans les lagunes peu profondes et les herbiers marins. Son corps vert translucide l’aide à se fondre parfaitement dans son environnement - mais sa caractéristique la plus fascinante est la kleptoplastie : il vole les chloroplastes des algues qu’il mange et les utilise pour faire de la photosynthèse, tout comme une plante ! Avec son corps potelé, ses yeux minuscules et ses bulles d’air occasionnelles qui l’aident à flotter, il est à la fois scientifiquement fascinant et irrésistiblement mignon.